Savoir se définir en tant qu’auteur ?
Je reprends texto l’intitulé d’un billet de Scénario-Buzz.
Ouais, je suis comme ça. D’ailleurs, je vais faire mieux : allez lire ce blog, il est enrichissant. Même si celle qui le tient fait plutôt dans le scénario, vous y trouverez des conseils sur l’écriture en général, et sur le métier d’auteur.
Ainsi donc, lorsqu’on souhaite se construire en tant qu’auteur, le billet en question nous rappelle qu’il ne s’agit pas seulement de travailler l’écriture et d’améliorer ces textes.
Ecrire, « bien écrire », c’est un peu la base, ok.
Mais ça ne suffit pas.
Dans le métier d’auteur, il faut aussi réussir à « vendre sa plume ». Je suis toujours gênée par ce terme de « vente », ça fait tout de suite très commercial. J’imagine tout de suite le démarcheur qui vient sonner à ma porte pour me vendre une collection INCROYABLE de bilboquets dernier cri pour la modique somme de 599 euros, et que je rembarre direct.
Bref, tout ça pour dire que ça me fait l’effet d’ouvrir la porte à quelqu’un qui ment et qui en fait des tonnes : c’est vraiment la dernière chose que je souhaite lorsque je rencontre un éditeur.
Donc plutôt que de savoir « se vendre », je vais plutôt parler de savoir « communiquer sur soi ». Soi, en tant qu’auteur. Savoir se mettre en avant, savoir présenter ses compétences, se mettre en valeur, quoi.
Pour moi, ça a toujours été un souci. C’est un exercice que j’ai toujours effectué à reculons, et ça l’est encore. D’autant que c’est souvent quelque chose qui fait appel à l’oral et, euh, ben vous savez quoi, les auteurs préfèrent souvent écrire, pas « parler ».
Donc, non contente de plagier le titre du billet de N. Lenoir, je vais carrément lui piquer son questionnaire, histoire de voir si je suis capable d’y répondre. Et je vais le faire sur mon blog, pour corser l’exercice. C’est parti !
- Comment définiriez-vous votre style en tant qu’auteur(e)?Ça commence fort.
C’est une question très difficile. J’ai toujours l’impression qu’un style est un patchwork de plein d’éléments et que ce n’est jamais réellement quelque chose de précis. D’identifiable. En plus, à mes oreilles, mes textes (« mon » style ?) « sonnent » tout le temps mal. Et enfin, je n’identifie que très rarement un « style » particulier chez un auteur : je peux réussir à décrire, parfois, ce qui fait qu’il y a une « façon d’écrire », mais il est plutôt rare que je me dise « ah oui, cet auteur-là, il a un « style » bien à lui », comme si c’était quelque chose d’immuable, de constant.
Donc, euh… « mon style » ? Est encore maladroit, sans aucun doute 🙂 Mais c’est la seule chose dont je suis certaine à propos de lui. - Dans quel(s) genre(s) vous sentez-vous à l’aise?L’imaginaire, dans sa diversité, sa richesse, ses mélanges ! Je me porte plus facilement vers la fantasy et la science-fiction, le récit de vie, le récit de voyage.
- Quels sont vos thèmes de prédilection ?Mazette, encore une question compliquée.
Le temps, le voyage, le jeu, l’enfance ? Il y en a d’autres, comme la solitude et l’amitié, les regrets et la nostalgie… Ils reviennent assez souvent dans mes textes je crois, mais est-ce que ça en fait des « thèmes de prédilection » ? Est-ce que j’ai assez écrit jusque là pour en dégager, d’ailleurs ? - Qu’est-ce qui vous motive à aborder tel ou tel sujet?J’ai besoin de m’amuser, quand j’écris. D’imaginer de nouveaux univers, de voyager, et de me dire que j’arriverai à embarquer le lecteur (fictif, celui que je me crée dans ma tête pour pouvoir écrire) avec moi. Donc ma motivation vient a priori d’abord de là : est-ce que cet univers m’amuse ? Est-ce qu’il va amuser/émouvoir/emporter mes lecteurs ?
- Quels sont vos points forts en tant qu’auteur(e)? La structure? La caractérisation? L’écriture de dialogues?Je me sens particulièrement à l’aise dans les dialogues, mais je ne suis pas certaine que ça en fasse un point fort. Idem, la narration à la 1ère personne, tout le travail autour de la construction des personnages, sont deux choses qui m’amusent beaucoup, mais est-ce que ça en fait un atout ?
- Quels auteurs vous ont-ils influencé(e)?J’ai du mal à pointer quelqu’un ou quelque chose pour nommer mes influences. Je crois que les influences viennent de partout, de la littérature, bien sûr, mais aussi de l’ensemble des arts, qu’elles se mélangent et qu’il m’est alors très difficile de pointer ce que tel ou tel auteur m’a apporté. Le cinéma est un art important pour moi : sans doute que des metteurs en scène, des scénaristes m’ont influencé, oui, sans que je puisse mettre un nom sur qui a joué un rôle et qui n’en a pas joué. Si l’on doit absolument parler d’œuvres littéraires, j’aurais plutôt tendance à citer quelques livres qui m’ont marqué : les Chroniques martiennes, Des Fleurs pour Algernon, La Huitième Couleur, Bel-Ami, Le Nom du Vent. Voilà. Je ne sais pas si on peut parler d’influence, mais ce sont des livres que j’ai lus, que j’ai aimé et dont je me souviendrai encore longtemps, avec émotion.
- Quelles fictions ciné et/ou TV ont déclenché chez vous un déclic?C’est une question assez similaire à la précédente, mais tournée vers les écrans 🙂 Jurassic Park est le tout premier film que j’ai vu au cinéma et je suis sortie de la salle avec des étoiles dans les yeux. Blade Runner ou Drive sont deux films que je ne me lasse pas de regarder pour leur photographie, et l’émotion qu’ils suscitent chez moi. Est-ce qu’on peut parler de « déclic » ? Moi, j’en suis incapable en tout cas.
- Pourquoi êtes-vous devenu(e) auteur(e)?Parce que j’ai toujours aimé raconter des histoires et inventer des univers 🙂
- En quoi votre style est-il unique?Parce que je le suis ? 🙂 Biologiquement parlant, et parce que personne n’a vécu/expérimenté/lu ce que moi, j’ai vécu/lu/expérimenté, tel que je l’ai vécu/lu/expérimenté. C’est valable pour tout le monde, donc j’imagine que… Si chacun d’entre nous est unique, le style l’est aussi.
- Quels sont vos points faibles techniquement parlant?J’ai beaucoup de mal à parler de mes textes, à l’oral ; j’ai des progrès à faire en terme de gestion du rythme, et surtout du rythme dans les scènes d’action ; j’ai souvent l’impression de batailler pour trouver des comparaisons qui font mouche, qui soient appropriées… J’ai sans doute plein d’autres points faibles, mais ce sont ceux sur lesquels je me concentre aujourd’hui.
- Comment comptez-vous les améliorer?En lisant, beaucoup, pour comprendre comment s’y prennent d’autres auteurs sur le sujet 🙂 Et en écrivant. BEAUCOUP 🙂 Je fais appel aux textes courts pour m’entraîner sur un ou plusieurs points, mais chaque nouveau roman (et leur correction) est aussi l’occasion pour ça.
- Quel est votre meilleur texte à ce jour? Pourquoi?Alors là… Mon dernier, sans doute ? Au fur et à mesure que j’écris, j’apprends de nouvelles choses et je tâche de les ré-exploiter dans les textes suivants… Ça paraitrait logique que mon 4ème roman soit meilleur que le 1er 🙂 (en tout cas, je l’espère, sinon ça voudrait dire que je n’ai rien appris dans le laps de temps qui s’est écoulé).
- Quels sont vos plans de carrière à court terme?Corriger ce qu’il reste à corriger, et prospecter pour les textes que je considère comme terminés. Et puis essayer de m’en tenir à mes objectifs annuels : 4 nouvelles au moins (ça, c’est déjà bouclé pour 2016 🙂 ), 1 premier jet de roman au moins (ça, ça reste à faire, mais les idées sont déjà en train de maturer).
- Quels sont vos objectifs à moyen et plus long terme?Trouver un éditeur pour un (ou plusieurs ?) de mes romans. Et continuer de raconter de nouvelles histoires 🙂
Bilan… Beaucoup de mes réponses sont encore remplies de points d’interrogation, mais ce questionnaire a l’avantage de me pousser à les formaliser, à réfléchir là-dessus, et peut-être à gagner en assurance sur le fait de parler de soi en tant qu’auteur.
D’autres que moi pour s’y frotter ? 🙂
Lia Guillaumet
Chouette article ! Ca me force à me poser des questions, moi aussi, et me dire que résolument ma plume n’est pas assez mature pour que je la vende…
Malgré les points d’interrogation, toi, tu as quand même bien trouvé quelques réponses on dirait, félicitations 🙂
Plein de courage et bonne chance à toi pour continuer la route !
liliebagage
Qu’est-ce qui te fait dire ça, pour ta plume ? J’avais plutôt l’impression, lors de nos dernières discussions, que c’était plutôt une volonté de ta part d’éviter ce côté « vente ».
Oui, quelques réponses trouvées 😀 mais je sens qu’elles auront encore changé dans 2 ou 3 ans ! 🙂